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Syrie : Obama promet des "conséquences énormes" si des armes chimiques sont utilisées

Sur place, les combats se poursuivent entre les rebelles et les forces régulières. A Alep, une journaliste japonaise a été tuée dans les combats.

Par Le Monde.fr (avec agences)

Publié le 20 août 2012 à 12h39, modifié le 21 août 2012 à 09h42

Temps de Lecture 10 min.

Lundi 20 août, le président français a apporté son soutien au nouveau médiateur international pour la Syrie, Lakhdar Brahimi. Il a également appelé au départ de Bachar Al-Assad. Sur place, les combats se poursuivent entre rebelles et forces régulières. Une journaliste japonaise a été tuée à Alep.

Les Etats-Unis ont prévenu que le déplacement ou l'utilisation d'armes chimiques en Syrie pourrait provoquer une intervention directe. Ici, le président Obama lors d'une conférence de presse, lundi 20 août 2012.
  • 23 heures : une journaliste japonaise tuée à Alep, trois autres reporters disparus

Une journaliste japonaise a été tuée lundi en couvrant les affrontements à Alep, tandis que deux reporters arabes et un troisième turc sont portés disparus dans la deuxième ville de Syrie, rapporte l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). La journaliste japonaise a été tuée alors qu'elle se trouvait à Sleiemane Al-Halabi, quartier de l'est d'Alep où de violents affrontements ont éclaté ce matin entre troupes du régime et rebelles. L'ONG précise uniquement que l'un des deux reporters arabes est une Libanaise et l'autre un journaliste travaillant pour le compte d'un média américain.

  • 20 heures : Obama prévient que les Etats-Unis pourraient intervenir si des armes chimiques étaient déplacées ou utilisées

Le président Barack Obama a prévenu que le déplacement ou l'utilisation d'armes chimiques en Syrie constituerait une "ligne rouge" pour les Etats-Unis et aurait des "conséquences énormes". "Jusqu'ici, je n'ai pas donné l'ordre d'intervenir militairement" en Syrie, a souligné M. Obama lors d'une conférence de presse à la Maison Blanche. Mais "si nous commencions à voir des quantités d'armes chimiques déplacées ou utilisées, cela changerait mon calcul et mon équation", a-t-il ajouté.

La question de ces armes, dont Damas a reconnu posséder d'importants stocks, ne concerne "pas seulement (...) la Syrie, mais aussi nos proches alliés dans la région, dont Israël. Cela nous inquiète. Nous ne pouvons pas avoir une situation dans laquelle des armes chimiques ou biologiques tombent dans les mains des mauvaises personnes", a développé le président. "Nous surveillons la situation de très près, nous avons mis sur pied un ensemble de plans", a encore dit M. Obama.

  • 18 heures : un haut responsable syrien serait mort à Moscou. Un journaliste japonais aurait été tué à Alep. Hollande soutient Brahimi

L'activiste The 47th affirme sur Twitter que le directeur du puissant service de renseignement de l'armée de l'air, Jamil Hassan, serait mort dans un hôpital de Moscou. Cet activiste est en général bien informé : il avait déjà annoncé quelques défections comme celles de l'ancien premier ministre Ryad Hijab. 

D'après Al-Jazira, un (ou une) journaliste aurait été tué(e) suite à des combats dans le quartier de Suleymaniyé à Alep. Des activistes ont affirmé à la chaîne que la personne serait morte peu de temps après son arrivée à l'hôpital.

François Hollande a reçu lundi à l'Elysée le nouveau médiateur de l'ONU et de la Ligue arabe pour la Syrie, Lakhdar Brahimi, qui a souligné le rôle "important" joué par la France. Pour le président de la République, il "ne peut y avoir de solution politique en Syrie sans le départ d'Assad". Le président a également "rappelé l'engagement de (la France) en faveur d'une Syrie libre, démocratique et respectueuse des droits de chacune de ses communautés", a ajouté la présidence, qui a assuré le nouveau médiateur de son "soutien". Cette rencontre avec le président Hollande est un "début extrêmement utile pour moi, pour ma mission", a enchaîné Lakhdar Brahimi devant la presse après trois quarts d'heure d'entretien avec le chef de l'Etat qu'il a "écouté attentivement".

  • 17 heures : "Parler de guerre civile en Syrie est contraire à la réalité" (gouvernment syrien)

La Syrie a répondu au nouveau médiateur international de l'ONU et de la Ligue arabe, Lakhdar Brahimi. "Parler de guerre civile en Syrie est contraire à la réalité et [c'est un terme qui] se trouve uniquement dans la tête des comploteurs. Ce qui se passe sur le terrain, ce sont des crimes terroristes qui visent le peuple syrien et qui sont perpétrés par des bandes salafistes armées soutenues par des pays connus", a indiqué le ministère syrien des affaires étrangères. Vendredi, sur France 24, Lakhdar Brahimi avait déclaré que "beaucoup disent qu'il faut éviter la guerre civile, je crois que nous y sommes depuis déjà pas mal de temps".

  • 16 heures : nouveaux enlèvements au Liban. La santé de l'otage turc s'est dégradée

D'après le quotidien libanais The Daily Star, deux nouveaux Syriens ont été enlevés au Liban et deux autres sont portés disparus. Le premier a été enlevé par quatre hommes masqués à Bidnayel, à l'est de Beyrouth, et le second à Mraijeh, dans la banlieue sud de la capitale, par plusieurs hommes à bord d'un 4x4. La police soupçonne deux autres enlèvements dans le quartier de Ashrafieh à Beyrouth, également par des ravisseurs en 4x4. Pour le moment, ces rapts n'ont pas été revendiqués

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Lors d’un entretien accordé au site libanais L’Orient le Jour, le porte-parole du clan Moqdad a justifié les enlèvements commis par sa famille. "Vous devez savoir que nous sommes une famille qui ne cherche pas à mettre la stabilité et la sécurité du pays [Liban] en danger. Un de nos fils a été enlevé et nous avons eu recours à ce genre de mesures car l'Etat libanais est totalement absent", a expliqué Maher Al-Moqdad. Jeudi 16 août, ce clan chiite libanais a enlevé des dizaines de Syriens et un ressortissant turc à la suite de l’enlèvement d’un membre du clan, Hassan Al-Moqdad, en Syrie.

Lire : Au Liban, le clan Moqdad enlève des Syriens, et importe leur conflit

Maher Al-Moqdad a par ailleurs reconnu que l'état de santé de l'otage turc s'est dégradé : "Son état nécessitait l'avis d'un médecin, qui est venu le voir hier [dimanche] et aujourd'hui." Mais il ne sera pas relâché tant que le membre de leur famille ne le sera pas. Le porte-parole a aussi annoncé que le clan allait reprendre "ses activités" après la fin de l'Aïd al-Fitr, et a par ailleurs confirmé que "tous les Syriens qui ne sont pas membres de l'ASL ont été libérés".

  • 15 heures : départ des observateurs de l'ONU

Aujourd'hui, la plupart des observateurs de l'ONU ont quitté la Syrie. Après le départ des derniers casques bleus, qui doit avoir lieu d'ici à vendredi, il ne restera qu'un "bureau de liaison" à Damas, dans le cas où une solution politique se dessinerait. Déployés en avril, les observateurs de cette mission, qui a compté jusqu'à 300 militaires, devaient veiller au respect du cessez-le-feu. Le vendredi 17 août, l'ONU a décidé de ne pas renouveler leur mission qui a pris fin dimanche soir.

  • 14 heures : François Hollande va recevoir Lakhdar Brahimi

Le président français doit recevoir ce lundi, à 16 h 30, Lakhdar Brahimi, le nouveau médiateur de l'ONU et de la Ligue arabe pour la Syrie.

  • 13 heures : le Vatican confirme la visite du pape au Liban

L'église catholique confirme le voyage du pape Benoît XVI au Liban, programmé du 14 au 16 septembre. "La préparation du voyage se poursuit sans incertitudes de la part du Vatican", a déclaré le porte-parole du Saint-Siège, Federico Lombardi. "Un signe concret en est que la papamobile est partie et est en cours d'expédition vers Beyrouth." Vendredi dernier, Nersès Bédros XIX Tarmouni, primat de l'Eglise arménienne, avait émis des doutes sur le voyage du pape en déclarant que la crise syrienne et les "répercussions sur la vie politique du Liban" pouvait "empêcher la visite du pape".

La France ne rejette pas l’idée égyptienne d’un nouveau groupe de contact sur la Syrie regroupant la Turquie, l’Iran, l’Arabie saoudite et l’Egypte. "Les propositions de bonne volonté permettant de travailler à la résolution de la crise syrienne sont a priori bienvenues", a estimé le porte-parole adjoint du ministère des affaires étrangères, Vincent Floreani. Mais il juge nécessaire une "bonne coordination" avec les autres initiatives, notamment ceux de l’ONU et de la Ligue arabe. 

  • 11 heures : entretien du nouveau médiateur Lakhdar Brahimi (France 24)

Ancien ministre algérien des affaires étrangères et nouveau médiateur de l'ONU et de la Ligue arabe, Lakhdar Brahimi a donné un entretien à la chaîne d'information France 24 :

Lire : "Lakhdar Brahimi peu confiant sur la fin du conflit en Syrie"

  • 10 heures : Ankara ne pourra accueillir plus de 100 000 réfugiés et envisage une zone-tampon

La Turquie ne pourra accepter plus de 100 000 réfugiés syriens sur son sol et une zone-tampon pourrait être indispensable pour contenir le flot de réfugiés, a indiqué le ministre des affaires étrangères turc ce matin.

"Si le nombre de réfugiés augmente à 100 000, nous ne pourrons les abriter en Turquie. Nous devons les accueillir en territoire syrien", a dit Ahmet Davutoglu au journal Hürriyet. Le chef de la diplomatie turque a suggéré dans ce cas que l'ONU installe des camps de réfugiés aux "frontières de la Syrie" pour contenir l'afflux des personnes déplacées.

Le flot de réfugiés en Turquie s'est nettement intensifié cette dernière semaine en raison de l'offensive de l'armée syrienne et des combats à Alep (nord), atteignant le nombre de 70 000.

  • 9 heures : les combats reprennent partout en Syrie

De nouveaux combats ont éclaté à Damas et à Alep (nord), faisant seize morts, dont huit civils, lundi matin à travers le pays, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme.

Dans le sud du pays, la ville de Herak se trouvait dans une situation catastrophique, a dénoncé le Conseil national syrien (CNS), principale coalition de l'opposition."Les attaques meurtrières que le régime sanguinaire mène depuis près de trois mois sur Herak assiégée empêchent l'approvisionnement en nourriture et en médicaments et provoquent une catastrophe humanitaire", affirme le CNS. L'OSDH a fait état de dizaines de morts et de blessés, sans plus de précisions, dans de nouveaux bombardements lundi à l'aube.

Dans la capitale, les combats entre les forces du régime et les rebelles ont débuté peu après minuit dans les quartiers de Assali et de Qadam (sud), où de lourdes explosions ont retenti, selon l'OSDH, qui s'appuie sur un réseau de militants et de témoins à travers la Syrie.

Dans la matinée de lundi, les Comités locaux de coordination (LCC), qui regroupent des militants sur le terrain, ont également fait état d'affrontements dans le quartier de Jobar, dans l'est de Damas, à la suite d'une attaque rebelle contre un barrage de l'armée. Les quartiers de Daraya et Mouadamiyeh ont été bombardés (vidéo ci-dessous).

Un mois jour pour jour après le début de la bataille d'Alep (nord), des combats se déroulaient ce matin dans le quartier de Souleimane Al-Halabi, survolé par des hélicoptères, selon l'organisation.

Dans le même temps, l'armée bombardait les quartiers de Chaar, d'Izaa, de Seif al-Dawla, de Tariq al-Bab, de Boustane al-Qasr ainsi que des secteurs de Salaheddine, toujours aux mains des rebelles, selon la même source.

Seize cadavres ont été découverts dans le village d'Al-Tall, dans la province de Damas, où les forces du régime avaient pénétré la semaine dernière après plusieurs jours de bombardements, a ajouté l'OSDH, qui a signalé ces derniers jours une multiplication de ces découvertes macabres.

  • 8 heures : Fabius veut "serrer au cou" Bachar Al-Assad et critique Air France
Laurent Fabius lors d'une conférence de presse sur le conflit syrien, à Beyrouth au Liban. Le 17 août 2012.

La France estime que des discussions doivent être menées avec la Russie pour étrangler financièrement le régime syrien, a dit lundi le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, jugeant que la guerre coûte à celui-ci un milliard d'euros par mois.
"On essaie de le serrer au cou, si je puis dire, par tous les canaux possibles. En particulier, il y a un canal qui paraît parallèle mais qui n'est pas du tout parallèle, c'est le canal financier, a souligné le ministre sur RTL. On a compté qu'il n'en avait que pour quelques mois, sauf appui de la Russie et de l'Iran. C'est la raison pour laquelle il y a aussi des discussions qui doivent être menées, au moins avec la Russie", a-t-il précisé.

Il a également critiqué Air France pour l'escale à Damas d'un des ses avions pour se ravitailler en carburant. Un vol Air France parti mercredi soir de Paris pour Beyrouth avec 174 passagers à bord a dû être dérouté pour raisons de sécurité et a fait escale dans la capitale syrienne pendant deux heures pour faire le plein de kérosène. "Se poser à Damas, c'était exposer la sécurité des gens qui étaient à l'intérieur de l'avion (...) notamment des personnes du Liban qui étaient recherchées par le régime syrien, a dit Laurent Fabius sur RTL. C'était extrêmement dangereux."

Lire l'article : "A Damas, Bachar Al-Assad fait une apparition pour la prière de l'Aïd El-Fitr"

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